Quand Éducation et Créativité s’unissent contre le Harcèlement

Face à la montée des problématiques liées au harcèlement scolaire et au Cyberharcèlement, Mme Magali Motard, enseignante passionnée et engagée, a initié un projet ambitieux et impactant : la création d’un court-métrage en collaboration Damien Geffray de l’agence Be Médias. Ce projet est bien plus qu’une simple production audiovisuelle : c’est une action de sensibilisation profonde, mêlant créativité, émotion et pédagogie.

Une idée née de la pratique et du terrain

Tout a commencé il y a six ans, Mme Motard impliquée dans des initiatives éducatives pour améliorer le climat scolaire. Professeure d’arts plastiques et animatrice d’ateliers de yoga dans son établissement, elle a constaté que de nombreux conflits, souvent anodins à première vue, masquent des souffrances profondes chez les élèves. À travers sa pratique du yoga, elle travaille sur la gestion des émotions et la relation à l’autre.

Formée au programme gouvernemental PHARE (Programme de Prévention du Harcèlement à l’École) et accompagnée par une équipe composée de Mmes Berdot et Munsch (CPE), Mme Roumy (infirmière) et Mme Benoit Balaguer, Magali bénéficie également de l’approche innovante de l’association RYE (Recherche sur le Yoga dans l’Éducation). Cette organisation pionnière, active depuis plus de 40 ans, explore les bienfaits du yoga dans le milieu éducatif.

L’atelier, organisé sur la pause méridienne, offre aux élèves un espace unique pour mieux gérer leurs émotions, encourager le respect mutuel et apaiser les conflits. Il aide également certains d’entre eux à surmonter des mal-êtres pouvant être à l’origine de comportements négatifs.

Magali a su allier pédagogie, gestion des émotions et prévention du harcèlement de manière innovante. Grâce au soutien de l’établissement et à un financement de l’ARS, elle a mis en place des actions concrètes en créant des espaces favorisant le dialogue et permettant de désamorcer les tensions efficacement.

Les élèves et parents ambassadeurs : des acteurs clés du changement

Un des piliers du projet repose sur l’implication des élèves et parents ambassadeurs, volontaires pour devenir des relais essentiels au sein de la communauté scolaire. Les élèves ambassadeurs sont formés pour repérer les situations problématiques et agir comme des médiateurs auprès de leurs camarades, tandis que les parents participent à des sessions de sensibilisation pour mieux comprendre et accompagner leurs enfants.

Cette collaboration permet de créer un pont entre l’école et les familles, favorisant une communication constructive et préventive. Grâce à leur engagement, des situations de harcèlement, parfois silencieuses, peuvent être identifiées et traitées rapidement. Ce rôle d’ambassadeur donne aux élèves une voix, une responsabilité, et les place au cœur de la solution.

Un court-métrage au service de la sensibilisation

L’atelier se déroule pendant la pause méridienne, accueillant des élèves de tous niveaux. L’objectif ? Offrir un espace où chacun peut apprendre à mieux gérer ses émotions, à cultiver une posture de respect envers soi-même et les autres, et à réduire les conflits. Pour certains, ces moments de pratique leur permettent de travailler sur des mal-êtres personnels, souvent à l’origine de comportements négatifs envers autrui.

C’est donc tout naturellement qu’elle a souhaité relier ces dimensions émotionnelles et pédagogiques dans un projet concret :

À travers la création d’un court-métrage dans le cadre du concours national "Non au harcèlement", elle mobilise ses élèves autour de cette cause essentielle. Ce projet pluridisciplinaire, ancré dans l’expérience et le vécu des élèves, s’est développé progressivement pour devenir un véritable outil de prévention et d’éducation.

Damien Geffray à la tête d’un atelier sur le harcèlement

Pour animer cet atelier sur le harcèlement, Damien Geffray a commencé par échanger avec les élèves en classe afin de s’assurer qu’ils comprenaient bien les différentes formes que peut prendre ce fléau. Ces discussions ont permis de recueillir leurs idées, qui ont ensuite servi de base à l’élaboration d’un scénario.

L’année précédente, certains élèves ayant participé à un projet similaire avaient malheureusement été la cible de moqueries, un effet inverse à l’objectif visé. Pour cette nouvelle édition, Damien a décidé de marquer les esprits avec un scénario choc, s’inspirant des campagnes percutantes du gouvernement sur des sujets graves, comme les dangers de la route.

Cette fois, le court-métrage commence par une scène tragique : un suicide. Le film retrace ensuite les événements qui ont conduit la jeune fille fictive à cet acte, tout en montrant les réactions des harceleurs face aux conséquences de leurs actions. Un projet intense et engagé pour sensibiliser les élèves à l’impact réel du harcèlement.

Perspectives d’avenir : ancrer durablement la prévention

Magali Motard et son équipe envisagent de pérenniser ces initiatives en intégrant le court-métrage et les ateliers dans un dispositif annuel de sensibilisation. Chaque année, de nouveaux élèves pourront s’investir dans la création d’un film, renforçant leur compréhension et leur rôle actif dans la lutte contre le harcèlement.

De plus, ces productions continueront d’être utilisées comme supports pédagogiques lors d’ateliers, d’interventions en classe et de moments de sensibilisation organisés tout au long de l’année. L’idée est de faire de cette démarche un véritable « phare » pour tous les élèves, les aidant à naviguer dans les zones parfois floues des relations humaines.

À travers son engagement, Magali Motard illustre parfaitement comment une initiative éducative peut évoluer en un projet global et impactant, impliquant élèves, parents, et équipes pédagogiques. Grâce à ces efforts, le collège de Mios n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais aussi un espace de dialogue, de prévention et de reconstruction.

Le court-métrage, sera présenté sur le site du collège le 11 février, ce sera un exemple concret d’un travail collaboratif réussi. Son impact dépasse le cadre scolaire, puisqu’il s’inscrit dans une démarche globale de prévention et de dialogue.

Enfin, ce projet représente une initiative innovante et audacieuse grâce à la collaboration entre le monde éducatif et celui de la communication. La qualité professionnelle du court-métrage a permis d'élargir sa portée bien au-delà du cadre scolaire. Il a touché non seulement les élèves, mais aussi les parents, les éducateurs et d’autres partenaires sensibilisés à cette cause. Par ailleurs, en utilisant des outils audiovisuels modernes, ce film capte l’attention des jeunes, habitués à consommer ce type de contenu, ce qui rend son message encore plus percutant. Contrairement à une campagne ponctuelle, ce court-métrage peut être utilisé comme un support pédagogique sur le long terme, offrant un impact durable.

Cependant, la réalisation d’un tel projet a aussi présenté des défis. La gestion du temps et des ressources a été un enjeu majeur pour garantir un résultat à la hauteur des attentes. De plus, il a fallu veiller à traiter une problématique aussi complexe que le harcèlement sans tomber dans des clichés ou des simplifications, afin de représenter fidèlement la diversité des situations vécues.

Le court-métrage :

Tournée entre décembre 2024 et Janvier 2025


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