Submersions à Lège-Cap Ferret : De nouvelles mesures pour protéger les villages ostréicoles…

Confrontée aux risques accrus de submersion marine, la commune de Lège-Cap Ferret a entrepris une séries de mesure pour protéger les habitations et les lieus de travail des professionnel de la mer, afin de limiter les dégâts causés par les grandes marées et les tempêtes. Pour renforcer les protections déjà déployés sur les zones vulnérable, la municipalité s'est tournée vers une alternative prometteuse : les batardeaux gonflables.

Dans un premier temps, les big bags de sable seront davantage déployés pour protéger des zones vulnérables, comme l’avenue Jean Bart à Claouey ou la jetée de Grand Piquey. Ces sacs, positionnés en urgence, visent à détourner les flots et à limiter les infiltrations dans les habitations. Ce système, peu coûteux (80 € le sac de 600 kg), présente toutefois des contraintes :

leur poids impose l’utilisation de machines et de personnel qualifié, nécessitant une organisation logistique importante. L’avantage des big bags; étant contenus dans un sac, ils ne se détériorent pas comme une dune classique sous l’effet des vagues. Cependant, cette solution a montré ses limites face à la puissance de l’eau. Les sacs n’ont pas toujours résisté à la force des vagues et nécessitent un entretien constant.

Chaque hiver, des travaux de renforcement des dunes à l’aide de big bags sont effectués, et des référents sont désignés dans chaque village pour suivre les dispositifs en cas de submersion.

Afin de protéger les villages ostréicoles, la création de digues de sable est systématiquement contrôlée pendant et après chaque marée. Environ huit agents d’astreinte sont mobilisés jour et nuit, dont trois à quatre agents pendant la nuit. « Parfois, on mobilise également une société privée pour intervenir, car nous n’avons pas toujours suffisamment de moyens ni de matériel disponible au même moment, au même endroit », explique Philippe de Gonneville, maire de Lège-Cap Ferret.

En 2025, des mesures d’entretien des avaloirs d’eau pluviale, en collaboration avec le SIBA, ont été mises en place pour favoriser l’infiltration, accompagnées de la reprise des perrés municipaux, notamment à Grand Piquey.

Pour les cabanes ostréicoles et les zones situées à l’entrée des villages, une nouvelle alternative plus facile à installer a été adoptée : Une entreprise, Wave Bumper, spécialisée dans la conception de batardeaux gonflables, propose une solution à la fois mobile et efficace. Ces structures légères, gonflables en quelques minutes, peuvent être adaptées aux spécificités locales et repositionnées facilement selon les besoins.

Treize de ces dispositifs ont déjà été déployés pour protéger les cabanes ostréicoles du port de Claouey. Ces structures légères, de 1,63m similaires à de grands "paddles", se gonflent en quelques minutes et offrent une protection sur mesure. Elles permettent de sécuriser rapidement des zones stratégiques et de limiter les intrusions d’eau. La durée de vie de ces batardeaux est estimée à dix ans, à condition qu’ils soient correctement protégés et entretenus.

Luc Arsenault, adjoint au maire en charge des submersions marines, souligne l’importance de ces dispositifs pour protéger les riverains et les professionnels de la mer. « si le système fonctionne, l’idéale serait de pérenniser ce projet de batardeaux.”

En impliquant les habitants, les ostréiculteurs et des partenaires techniques, la commune innove pour adapter ses solutions à un territoire en perpétuelle évolution.

Philippe de Gonneville, maire de Lège-Cap Ferret, se réjouit de cette avancée : « Les batardeaux gonflables répondent à nos attentes : ils sont faciles à installer, réutilisables, et surtout, ils offrent une protection pour les cabanes ostréicoles et le matériel des ostréiculteurs”.

D’autres mesures à moyen terme, plus complexes en termes de réglementation et de financement, sont en cours. Entre autres, les compteurs électriques des villages ostréicoles les plus exposés seront rehaussés. Des négociations sont en cours avec Enedis. Enfin, la réfection des perrés est en cours en partenariat avec la DDTM et le service des affaires maritimes. Également, les cabanes ostréicoles de secteurs sensibles, comme Piraillan, seront rehaussées. Ces travaux font l’objet de discussions avec l’État.


Précédent
Précédent

Les mairies perçoivent-elles des revenus lorsqu’elles installent des radars fixes ?

Suivant
Suivant

Salles et Foundiougne : une alliance pour une coopération internationale durable.